Une journée « avec » les chrétiens d’Orient

Une journée « avec » les chrétiens d’Orient
Photo © L'Œuvre d'Orient

Ce rendez-vous devient peu à peu une habitude. Organisée depuis 2018, la Journée des chrétiens d’Orient est de retour ce 5 mai dans les diocèses français. Objectif ? Rapprocher les catholiques latins de leurs frères catholiques d’Orient présents en France, en encourageant notamment les premiers à aller à la rencontre des seconds. Il s’agit aussi de prier ensemble les uns pour les autres. « C’est une prière avec, pas simplement une prière pour », confie Mgr Pascal Gollnisch, Directeur de L’Œuvre d’Orient, association à l’origine de cette « journée internationale » ou « journée mondiale » célébrée dans d’autres pays d’Europe et relayée dans de nombreux pays d’Orient.

Eglises ouvertes

Concrètement, les diocèses latins et les églises orientales locales sont encouragés à la créativité pour organiser cette rencontre entre Occidentaux et Orientaux. « Nous avons demandé aux curés orientaux d’ouvrir leurs églises, indique Mgr Pascal Gollnisch. Nous souhaitons favoriser l’ouverture des communautés chrétiennes orientales, là où il y en a, au public latin qui parfois les connaît mal ». Cette ouverture, les années précédentes, n’a toutefois pas « déclenché un mouvement extrêmement important », signale-t-il, évoquant « d’autres canaux complémentaires » à trouver pour pousser les catholiques latins à s’intéresser aux communautés orientales situées près de chez eux. De fait, la Journée semble chaque année un peu plus relayée dans les diocèses et les paroisses latines.

Des initiatives très diverses

Messes dans les rites orientaux, expositions, conférences, concerts, les initiatives organisées dans le cadre de la Journée des chrétiens d’Orient sont nombreuses. À Luçon est prévue une messe en rite chaldéen à la cathédrale le 4 mai, suivie d’un concert de chants chaldéens. À Douvres-la-Délivrande, dans le Calvados, un temps de rencontre, de chant et de prière est organisé le 5 mai à la basilique Notre-Dame à l’heure des vêpres. À Brest, une messe en rite arménien catholique sera célébrée à l’église Saint-Luc, suivie d’une conférence. À Grenoble, c’est une messe en rite maronite qui aura lieu à l’église Saint François de Sales. « Dans différentes villes de France les gens se sont mobilisés pour faire de cette journée un point d’orgue pour les chrétiens d’Orient », résume Armelle Milcent, directrice de la communication de L’Œuvre d’Orient, qui indique que ces initiatives sont répertoriées sur le site de l’association.

Prier pour la paix

Ukraine, Terre Sainte, Liban, Syrie, Arménie, Ethiopie… Comme l’a rappelé Mgr Gollnisch au cours d’une conférence de presse présentant cette 7e édition, les chrétiens d’Orient subissent de plein fouet les conséquences des guerres actuelles ou récentes. Dans ce contexte, cette journée, destinée à faire sortir les chrétiens d’Orient de l’oubli, est un acte de foi dans la force de la prière et un encouragement à y avoir recours. « Comme croyants, la prière est d’abord le plus important dans ce contexte », souligne Mgr Gollnisch.

Illustration de cette foi et de l’acuité des drames vécus par les chrétiens d’Orient, le pèlerinage annuel pour la paix organisé les 4 et 5 mai à Souvigny, dans l’Allier, a cette année pour thème « Eglises d’Orient à l’épreuve de la paix ». « Ce pèlerinage de Souvigny 2024 sera le signe de notre intérêt pour les Eglises d’Orient », a déclaré Mgr Marc Beaumont, évêque de Moulins, présentant ce pèlerinage. « Victimes régulières des persécutions, elles méritent notre soutien et notre prière ». Ce pèlerinage de deux jours sur les pas de Saint Mayeul et Saint Odilon s’achèvera le 5 mai, avant la messe finale, par une conférence donnée par Mgr Rami Al-Kabalan, visiteur apostolique des fidèles syro-catholiques résidant en Europe occidentale qui présidera l’ensemble de l’événement. Au même moment à Paris, à l’église Saint-Sulpice, une messe sera célébrée en rite latin à l’occasion de la Journée internationale des chrétiens d’Orient par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, et Mgr Rafic Nahra, évêque auxiliaire du patriarcat latin de Jérusalem.