En 1519, à Cotignac dans l’actuel Var, sous le soleil brûlant du Sud, la Vierge Marie et l’Enfant Jésus apparaissent au mont Verdaille. C’est devant le bûcheron Jean de la Baume que Marie demande la construction d’une église sous le vocable de Notre-Dame-de-Grâces pour que l’on y vienne en procession recevoir les dons qu’elle veut répandre. Plus d’un siècle plus tard, en 1660, Louis-Dieudonné, le futur Roi-Soleil, vient rendre grâce pour sa naissance permise à la suite de trois neuvaines priées par sa mère, dont une à Notre-Dame de Grâces de Cotignac. Cette même année, saint Joseph apparaît, au mont Bessillon, à Gaspard Ricard, un jeune berger du village assoiffé par la chaleur, et prononce ces mots : « Je suis Joseph, soulève ce rocher et tu boiras. »
« Depuis, ce lieu attire des milliers de pèlerins !, s’exclame le Frère Vincent, recteur du sanctuaire tenu par les Frères de Saint-Jean. Combien de célibataires sont venus demander un époux ou une épouse, combien de pères et de mères sont venus prier pour leur famille, confier leurs épreuves, demander un enfant, combien encore sont venus rendre grâce ! Ce lieu est un petit Nazareth de Provence, plein de silence, de vie simple et cachée, où l’on vient puiser espérance et consolation. » Preuves de la vitalité du sanctuaire, les pèlerinages des pères et mères de famille, les sessions pour célibataires et les retraites pour fiancés s’égrènent tout au long de l’année, réunissant des milliers de personnes de tous âges. « Le pèlerinage des pères de famille, créé en 1976, a de son côté essaimé dans toute la France et jusqu’en Outre-mer, réunissant près de 10000 pères chaque année. Du côté des mères de famille, le son de cloche est similaire, précise le Frère Vincent. À Cotignac, les familles sont bénies et les couples reviennent car ils expérimentent ces bénédictions jusque dans leur chair. »
Et le recteur de poursuivre : « Alors que j’étais enfant, pendant une retraite en famille, j’ai moi-même reçu l’appel à la vie religieuse sur le chemin de Saint-Joseph, qui court entre le mont Verdaille et le mont Bessillon. » Il est une certitude : au cœur de cette crèche provençale, au milieu du chant des cigales, la Sainte Famille œuvre pour l’éclosion de la grâce dans les cœurs de chacun.
